Hybridations artistiques …
Isabelle Olivier est habituée aux expériences artistiques insolites au sein du Parc à l’occasion de prestations avec les Itinéraires poétiques de Saint-Quentin-en-Yvelines ou de résidences de création.
La nature est pour elle une source d’inspiration, tout autant que la ville ! Partagée entre la France et Chicago Isabelle est revenu vers le Parc en 2016 avec un nouveau projet, « In Between / Lisière (s ) », avec l’intention de « faire naître ce que j’appelle une « permaculture » artistique. Comme chacun sait, dans la nature les lisières sont les lieux où la biodiversité est maximale. Je fais le pari que dans l’art, ces zones frontières où les arts entrent dans de folles hybridations en échangeant leurs propriétés sont également des espaces foisonnants où la créativité est à son apogée de possibilités. Je propose dans ce cadre une création où les saisons, les personnalités et les lieux, à travers leurs rapports toujours changeants, participeront ensemble à l’invention de nouvelles formes et de nouvelles expressions. »
C’est ainsi que sont nés ces Voyages dans les lisières que nous vous proposons tout au long de 2017 avec les communes de Magny-lès-Hameaux, Janvry, Clairefontaine et Sonchamp. A chaque étape, la lisière paysagère et artistique se rencontrent. Artistes, paysagistes, naturalistes et urbanistes vous immergent au sein de la lisière.
...et lisières naturelles...
La lisière, espace de transition, espace de rencontre, de confrontation ou de mélange, est un lieu spécifique, mêlant dimensions écologique, paysagère et urbaine. Elle est aujourd'hui objet de réflexion en matière d'aménagement.
L’un des enjeux tient en effet dans la disparition des espaces de lisières, ce qui pose des questions tant en termes de paysage (qualité des franges urbaines et des entrées de bourgs, transition entre milieu bâti et milieux naturels, …) qu’en termes de biodiversité (disparition de certaines espèces spécifiques des lisières…).
En écologie, la lisière s’applique communément à la bordure d’une forêt, à la limite entre deux formations végétales présentant des caractères différents (par exemple entre des arbres et des buissons, entre des arbres et une prairie, etc). La lisière présente des conditions écologiques particulières composées à la fois de certaines caractéristiques des deux milieux naturels adjacents et d’autres exclusives et propres à la combinaison de ces deux milieux. Les niches écologiques des lisières sont donc riches et diversifiées, souvent plus que les milieux naturels adjacents.
Le terme de « lisière » est également utilisé par les paysagistes et urbanistes qui élargissent l’utilisation de ce mot aux secteurs de franges, de transition entre deux espaces, on parle ainsi de « lisière urbaine » : « la lisière urbaine est l’espace d’interface entre ville et nature en charge de gérer la relation entre les deux. Elle constitue la transition entre l’espace urbanisé ou à urbaniser et l’espace agricole ou naturel. Elle concrétise la limite d’urbanisation par son épaisseur » [Bertrand Folléa, paysagiste].
Si les deux disciplines désignent des espaces différents avec le même terme, elles convergent en revanche sur un point : plus une lisière est épaisse et constituée, plus elle sera riche et diversifiée.
Dans les deux cas, c’est la rencontre, le frottement entre deux espaces différents qui crée cette richesse…
Les lisières déjà traversées