Mis à jour le 16 novembre 2023
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Sur la piste des maisons de campagne

Elles jalonnent les villages de notre Parc naturel, s’entourent de coquets jardins et affichent leurs élégantes silhouettes : ce sont les maisons de villégiature. Un type d’habitat emblématique de l’histoire de la région, qui a fait l’objet d’un inventaire du Parc.

« Villégiature : néologisme. Séjour que les personnes aisées font à la campagne pendant la belle saison. De l’italien villeggiare, aller à la campagne. » En cette année 1872, la définition vient d’entrer dans le dictionnaire Littré. Mais le phénomène de villégiature est déjà bien lancé. Il ne s’arrêtera pas, produisant un nombre considérable de résidences secondaires sur notre territoire. Une richesse patrimoniale que le Parc a décidé d’inventorier cette année en collaboration avec le service Patrimoines et Inventaire de la Région Ile-de-France.

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maison villegiature

Si les maisons de campagne s’installent dès le XVIIe siècle autour de toutes les grandes villes, ce phénomène est particulièrement présent en Île-de-France et l’arrivée du chemin de fer a contribué à accélérer le mouvement. Les lignes Paris-Sceaux (1846), puis Paris-Granville (1864) et Paris-Chartres (1930) encouragent les migrations saisonnières de la capitale vers la vallée de Chevreuse. Les familles aisées y viennent pour s’extirper du mouvement citadin, reprendre contact avec la nature et emmener la famille au grand air, produire ses propres ressources… mais aussi recevoir des amis et festoyer.
A partir du XIXe siècle, les résidences de villégiature sont partout. Dans certaines communes desservies par le train, comme Méré ou Saint-Rémy-lès-Chevreuse, elles bordent des rues entières. Et lorsqu’on est loin d’une gare, il y a la diligence qui permet leur déploiement : à Clairefontaine (8 km de Rambouillet), par exemple, villas et maisons de notable sont légion.

Un déploiement grâce au chemin de fer

« Nous nous intéressons aux maisons construites après la Révolution jusqu’aux années 1930 » précise Sophie Dransart. Il existe une multiplicité de styles de demeures- qu’il faudra catégoriser : celles qui s’inspirent des châteaux, celles de style régionaliste, les cottages, les folies… Mais ce qui prime, c’est la distinction et l’élégance de maisons d’habitation qui gagnent en hauteur et en taille et décorent leurs façades, tranchant ainsi avec les constructions rurales environnantes. « La maison est aussi construite en milieu de parcelle, entourée d’un jardin soigneusement aménagé, et offre un point de vue privilégié sur le paysage. » Bref, elle se met en scène : « Ici, pas de clôture qui cache, mais une grille qui ‘donne à voir’. Car on est dans la démonstration : on montre ce que l’on a de meilleur. »

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villegiature

Avant d’aller observer ces bâtisses à la loupe, cet été, les agents du Parc et de la Région ont commencé par un minutieux travail de recherche documentaire : consultation des études déjà publiées sur le sujet et des dossiers d’architectes ayant officié dans le secteur ; fouille dans les archives départementales ; état des lieux des maisons déjà inventoriées dans les bases de données du Parc. Ensuite le repérage de terrain va pouvoir commencer : on va observer de près les maisons et villas identifiées, repérer celles méconnues, puis on les photographie et on en fait une description détaillée. Pour certains lieux particulièrement représentatifs ou, à l’inverse, exceptionnels, des rencontres avec les propriétaires pourront être organisées : ils auront sûrement des choses à raconter, de vieux documents à montrer !

Une enquête de fourmi

L’inventaire devrait se terminer en fin d’année. Ensuite, les résultats seront publiés et accessibles à tous. Mais au fait… à quoi vont servir toutes ces informations collectées ? « Chacun pourra reconnaître ce patrimoine et mieux identifier ses caractéristiques » souligne Sophie Dransart. « Lorsque des propriétaires feront des travaux de restauration, ils auront connaissance de l’histoire et l’architecture de leur maison et pourront en  mesurer la valeur et ainsi mieux la respecter. Par ailleurs cette étude nous permet de mieux cerner ce mouvement constructif et d’en partager l’histoire commune pour le territoire ».

Consulter la synthèse scientifique de l’étude ici :

Contribuez à l’inventaire !

 
Vous pensez habiter une ancienne résidence de villégiature ? Vous pensez en connaitre autour de vous ?  Dites-le nous : nous souhaitons associer les habitants dans l’inventaire ! Il vous suffit de nous envoyer la localisation,  une rapide description avec photo de la maison et de l’envoyer à :
a.robinet[at]parc-naturel-chevreuse.fr
 
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