Au-delà du B-A BA des consignes de coupe, les jeunes intègrent tous les aspects du Plan Simple de Gestion (PSG), une obligation légale pour les forêts de plus de 20 hectares, qui permet de programmer en gestion durable, coupes et travaux sur 15 ans.
Pour l’organisation du chantier forestier, ils apprennent à identifier les enjeux environnementaux et les risques naturels pour la préservation de la biodiversité, ou encore prendre en compte les conditions extérieures, comme éviter de sortir les engins lorsque le sol est détrempé. « Il s’agit de limiter les impacts des travaux sur le patrimoine naturel, faune, flore, sol, eau, paysages et biodiversité » détaille Gérard Matrat, coordinateur de la Filière Forêt au CHEP. « Par exemple, préserver une lande à bruyère, une mare forestière avec des
tritons, une tourbière avec drosera ».
Une autre vision de la gestion sylvicole
Les travaux d’exploitation forestière vont de pair avec la sylviculture, qui prend de plus en plus d’importance, même si elle n’est pas assez développée en Ile-de-France. Tandis que l’on programme la coupe, on pense déjà à la régénération qui suivra. L’idéal est la futaie irrégulière, avec différentes strates d’âge sur une même parcelle, du semis au chêne de 150 ans, ce qui augmente le degré de biodiversité.
« On accompagne la forêt dans son développement plutôt que de la contraindre à produire », explique Jean-Michel Portier, technicien forestier au Conseil départemental des Yvelines qui intervient ponctuellement au CHEP.
On vise ainsi la qualité plutôt que la quantité en permettant aux arbres de se développer sans limite d’âge ou de dimensions. Prendre soin de la forêt est une très longue histoire sur plusieurs générations …
Agir pour rendre la forêt résiliente
On parle alors de forêt à couvert continu à l’inverse de la futaie régulière qui mène forcément à la coupe rase. Ces nouvelles pratiques s’accompagnent d’inventaires d’habitats afin d’évaluer le gain écologique. « Je voulais travailler sur la forêt et sa faune sauvage et c’est ainsi que j’ai découvert le Bac pro Forêt » raconte Clémence actuellement en Terminale. D’ailleurs qu’on n’aille pas croire que les métiers dans ce secteur sont réservés aux hommes, elles sont nombreuses à entreprendre une formation dans les métiers de la forêt.
Les élèves découvrent les essences qui participent à l’équilibre forestier et à la biodiversité, comme le bouleau, l’alisier, l’aulne cormier, le pommier, le poirier ou encore le fusain. Ils sont ainsi formés à la Biologie et à l’Écologie, apprennent à identifier une station forestière, reconnaître les essences en présence, les spécificités du sol et les interactions conjointes. Ils pourront ainsi conseiller à un propriétaire de diversifier sa parcelle en créant des cônes de régénération dans le boisement en variant les essences. « Les jeunes découvrent qu’ils peuvent agir concrètement sur les conséquences du réchauffement climatique et sur l’avenir de la forêt » résume Gérard Matrat. « C’est pour eux extrêmement motivant ».
Plus ces futurs forestiers en formation seront nombreux, moins on sera obligé de faire appel à des entreprises sans scrupules, en priorité intéressées par le gain financier. Il faut le savoir, les débouchés professionnels dans ce secteur sont nombreux, soit pour des propriétaires privés (70% de la forêt française), soit pour des collectivités territoriales.
Que fait le Parc ?
Mesures agricoles : les financeurs (Etat, Région, Feader) viennent de renouveler leur accord au PNR pour le financement de mesures-agri-environnementales auprès des agriculteurs en 2023. Les exploitants du territoire pourrons ainsi engager des mesures en faveur de l’environnement (création de couverts biodiversité, réduction de l’usage des phytosanitaires, semis direct…) et bénéficier d’une aide financière au titre de la Politique Agricole Commune. Pour ces contrats 2023-2027 qui sont montés par le Parc, prendre contact au plus vite et avant le 1er mars auprès de la mission Agriculture au 01 30 52 09 09 ou f.lenglet@parc-naturel-chevreuse.fr
Diverses formations autour des arbres et de la forêt
Le Bac pro Forêt forme à la sylviculture et à l’exploitation du bois, où la partie technique se répartit sur 6 modules : chantiers et exploitation forestière, identification des essences, biologie et écologie, sylviculture, utilisation d’engins spécifiques, et enfin,
exploitation et commercialisation du bois. S’il le désire, l’élève peut poursuivre par un BTS de gestion forestière ou encore par le Certificat de Spécialisation Arboriste Élagueur (proposé par le CHEP). Par ailleurs, il existe 2 autres formations liées à la forêt. Sur 2 ans, le Brevet Professionnel Responsable de chantiers forestiers inclut travaux d’exploitation forestière et
renouvellement des peuplements végétaux. Sur 3 ans, le Bac pro Gestion et Conduite de Chantiers Forestiers (GCCF), englobe Sciences et Techniques des équipements, Gestion de l’entreprise et de l’environnement, Aménagement et gestion forestière.