Sonchamp
Commune de Sonchamp : histoire, patrimoine et paysages
Commune de Sonchamp : histoire, patrimoine et paysages
Le territoire communal, avant tout consacré à la grande culture céréalière, est boisé dans sa partie nord qui appartient à la forêt domaniale de Rambouillet. La commune est la transition entre la région naturelle de l’Yveline et la Beauce voisine. Elle est arrosée au sud-est par la Rémarde, affluent de l’Orge. La Drouette longe le nord-ouest de la commune marquant la limite avec Rambouillet. En superficie, la commune de Sonchamp est la seconde des Yvelines après Saint-Germain-en-Laye.
Le nombre élevé de hameaux dispersés sur le territoire caractérise Sonchamp, ponctuant l’espace à intervalles réguliers. Rassemblés autour de quelques maisons ou comprenant chapelle et école comme à Greffiers, ces hameaux de taille variable se sont développés autour de grosses fermes, encore en activité pour la plupart d’entre elles.
Le nom du village, du latin suus campus, a évolué pour devenir au XIIe siècle Souchamd. On trouve aussiSoucham et Souchamps jusqu'à ce que l'orthographe se fixe en Somchamp.
L’occupation la plus ancienne du site date du mésolithique, vers - 6000 à - 5000. Des fouilles réalisées au XIXe siècle ont mis en évidence des vestiges gallo-romains. Indépendamment, un trésor monétaire de cette époque a été découvert : il contenait 1 200 pièces des trois premiers siècles après Jésus-Christ.
Dès 642, nous savons que des terres de Sonchamp appartiennent à l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. La charte de Pépin le Bref, en 768, nous apprend que Sonchamp était alors une villa, c’est-à-dire une exploitation agricole, et cite Épainville et Chatonville. La présence d’une église et d’une paroisse est attestée en 1146. En 1202, l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire possède la moitié des terres de Sonchamp, et l’autre moitié appartient au comte Simon de Montfort. Au XVIe siècle, Sonchamp, comme toute la région, souffre des guerres de religion et de celles qui ont eu lieu lors de l'avènement d’Henri IV. Au début du XVIIIe siècle, la seigneurie de Sonchamp est vendue au comte de Toulouse. À la mort de celui-ci, son fils, le duc de Penthièvre, hérite du domaine.
André Thome, propriétaire du château de Pinceloup, maire de la commune et parlementaire. Volontaire pour partir au front, il est tué à Verdun en 1916. Sa fille, Jacqueline Thome-Patenôtre a elle aussi été une parlementaire impliquée pour préserver l’équilibre et la qualité de l’environnement de la commune.
Henri Virlogeux, célèbre acteur français de théâtre et de cinéma.
Située le long de la voie principale, l’ancienne école, devenue mairie en 1959, est représentative de l’architecture traditionnelle des bâtiments publics de la fin du XIXème siècle. La poste, installée dans les locaux de l’ancienne mairie, reprend également cette architecture républicaine ; fréquemment décorée de briques. Place de l’Eglise, un porche en grès date de 1614 témoigne de l’utilisation ancienne de ce matériau. Rue de l’Eglise, une maison se distingue du reste de l’habitat par sa tourelle. Beaucoup d’éléments (vestiges de meurtrières, escalier hors-œuvre dans une tour polygonale, contreforts) permettraient de la dater du XVIème siècle. Cette construction soignée pouvait être à destination civile ou bien maison du Prieur.
L’imposante église de Sonchamp témoigne de plusieurs époques de construction : la nef romane est édifiée à la fin du XIème siècle, complétée par la façade, l’abside et le chœur au XIIIème siècle. Les collatéraux sont ajoutés au XVIème siècle. Les matériaux de construction témoignent de la situation géographique du village, aux confins de la Beauce (calcaire) et du Hurepoix (grès et meulière). A l’échelle du grand territoire de la commune, l’imposant clocher carré constitue un repère permanent sur la plaine agricole.
La chapelle Saint-Sébastien à Greffiers et la chapelle Saint-Jean à Louareux (ou Loireux) sont les témoins d’une architecture religieuse rurale aujourd’hui presque disparue. La première daterait du XIVème siècle tandis que la seconde remonterait peut-être au XVème siècle. A Greffiers, des baptêmes, mariages et enterrements sont toujours célébrés, tandis que la chapelle de Louareux accueille une messe annuelle à la Saint-Jean.
Cette Vierge à l’Enfant était régulièrement honorée par des gerbes de blé, des fleurs ou des cierges. Avant de figurer dans cet oratoire, elle décorait la façade de l’ecole religieuse. La statue a été placée dans sa niche actuelle en 1959 avec l’installation des bâtiments scolaires dans la mairie.
Plusieurs croix et calvaires, situés aux intersections des chemins, signalaient aux voyageurs la proximité du bourg. Leur implantation en triangle autour du village délimiterait une zone de protection sous l’égide du saint patron de la paroisse, saint Georges.
Rompant la ligne boisée du coteau, le château de Pinceloup intrigue par sa masse imposante. Reconstruit à la fin du XIXème siècle, il se dresse à l’emplacement d’un château plus ancien dont il ne reste rien. La façade symétrique brique et pierre est surmontée de toitures aux formes variées, brisant la monotonie du long alignement des bâtiments. Le parc conserve les traces d’un mode de vie fastueux encore prisé par la bourgeoisie du début du siècle, avec serre, volière, glacières, manège et pavillon de gardien. Le domaine abrite aujourd’hui l’école d’horticulture Le Notre, propriété du département de Paris.
Dans les hameaux de Chatonville, des Chênes Secs, d’Epainville et de Louareux, quatre manoirs sont la trace d’anciens fiefs, attestés pour certains à la fin du XVème et au XVIème siècle. Lieux de pouvoir seigneurial, ils participaient à l’organisation défensive et administrative du territoire. Plusieurs sont aujourd’hui transformés en ferme.
Place de l’église, à la Cheraille, à la Huniàre, à la Grand-Ville, ou encore à la Guêpière et à Chatonville, des pompes à eau sont encore visibles. Leur grande roue en fonte est munie de deux manivelles, avec un déversoir placé devant la roue. De même, plusieurs lavoirs étaient à la disposition des femmes, sur rivière ou sur mare. Construit en 1889 sur la Rémarde, le « grand lavoir » est restauré vers 1950.
Cette ferme est remarquable par son porche monumental, appareillé de grès taille, surmonté d’un écusson et composé de trois ouvertures au travers desquelles on aperçoit le logis. Ce type d’entrée prend la suite, au XVIIIème siècle, des entrées fortifiées de manoirs ou de châteaux. Sa présence contribue à renforcer la ruralité du bourg.
A vocation céréalière, le territoire de Sonchamp comprend de nombreuses fermes ponctuant le plateau cultivé et renforçant son caractère agricole. Les fermes isolées, comme la Reverderie ou la ferme du Coin du Bois sont constituées de bâtiments imposants refermés sur une cour intérieure. Dans les hameaux, les fermes sont repérables par leurs bâtiments aux façades aveugles. Dans la plupart des cas, une mare est présente dans la cour.
Des bosquets, ou remises de chasse, ont été plantés par l’homme sur les plateaux à des fins cynégétiques. Ces petits boqueteaux servent en effet de refuge pour la faune, et notamment le chevreuil, qui traverse la plaine. Nombreuses sur le plateau de Louareux, ces remises fractionnent l’espace agricole et ont un impact paysager important, témoignant des pratiques d’un territoire longtemps lié à la chasse.
Sonchamp voit naître le cours d’eau de la Rémarde, dans un vallon situé entre la Grand-Ville et le château de Pinceloup. Plusieurs sources sont repérables, alimentées par la nappe aquifère contenue dans les sables de Fontainebleau : La Rémarde, qui draine un bassin versant d’environ 150 km2, est grossie par la Rabette puis la Gloriette avant de se jeter dans l’Orge à Arpajon. Plusieurs moulins agrémentaient son cours comme le moulin Béchereau, le moulin Moyen ou le moulin Boutareine, utilises pour moudre le grain des plateaux voisins.
En forêt de Rambouillet, trois tourbières acides, milieux naturels extrêmement rares en Ile-de-France, sont repérables. Sur des sols gorgés d’eau, la décomposition de la végétation se fait plus lentement et celle-ci forme un sol fibreux : la tourbe. Ces espaces naturels hébergent une flore rare et protégée, comme le Comaret, aux fleurs pourpres. Menacées de boisement ou de comblement, ces tourbières constituent un milieu fragile qu’il convient de protéger.
Les mares de Sonchamp sont de quatre types différents : mares de forêt, comme la Bonne Mare, mares de prairie, jouxtant la Rémarde, mares de ferme, creusées pour servir d’abreuvoir, et mares de champ. Les deux derniers types de mares accueillent respectivement une faune et une flore aquatiques intéressantes. Dans les mares de ferme, et notamment aà Renonvilliers, on peut observer la Rainette verte ou le Triton crête. Labourées chaque année, les mares de champ permettent à des espèces végétales annuelles de s’épanouir, comme la Damasonie étoilée.
Mairie
42 rue André Thome
78120 SONCHAMP
France