Vieille-Eglise-en-Yvelines
Commune de Vieille-Eglise-en-Yvelines : histoire, patrimoine et paysages
Commune de Vieille-Eglise-en-Yvelines : histoire, patrimoine et paysages
Situé entre les deux massifs de la forêt de Rambouillet, Vieille-Eglise occupe un vaste espace de clairière, et donc un lieu de passage pour les grands animaux. De nombreux chemins de terre et bosquets rappellent d’ailleurs le lien qui unit le village à la chasse, comme l’ancienne route de chasse royale, percée rectiligne traversant tout le territoire.
Accolé à la forêt, à la limite de la plaine agricole de Saint-Benoît, le village se déploie le long de la rue. Plus dense autour de la mairie et de l’église, l’habitat ancien renforce l’identité rurale du bourg.
Le site classé de l’étang de la Tour permet la pratique de sports et d’activités aquatiques tout en préservant un environnement fragile, tandis qu’à la limite Ouest du village, l’aqueduc puis la rigole s’étirent, invitant le promeneur à la détente et à la découverte du réseau des étangs et rigoles.
Eglise Saint-Gilles
L'édifice assez simple à chevet plat est placé depuis sa reconstruction en 1561 sous le vocable de saint Gilles. Le clocher carré, coiffé d'un toit en bâtière, jouxte le portail qui porte le blason sculpté des abbés de Clairefontaine. A l'intérieur, des verrières réalisées vers 1900 par H.Ripeau illustrent les visages des donateurs ; une copie de la Mise au tombeau de Titien, effectuée en 1862 par J.M.Bralle, a été donnée par Napoléon III à l'occasion de l'Assomption. En effet, une fois par an, l'empereur attribuait aux paroisses et aux communes qui en faisaient la demande, des œuvres d'art commandées à des jeunes artistes. Cette forme de mécénat permettait aux paroisses d'obtenir des reproductions religieuses de grande qualité.
Cimetière
Situé derrière l'église jusqu'en 1869, le cimetière se trouve désormais à l'écart du centre du village. Une chapelle funéraire abrite la famille Carrey dont le père et les fils furent maires du village à partir de 1848, après avoir administré la bibliothèque du Sénat.
Une croix de bois, face au débouché de la rue d'Auffargis, était autrefois un lieu de halte lors des processions. La pompe ancienne située à proximité fonctionne toujours.
Au bord de l'étang de la Tour, la maison forestière, ou pavillon de chasse, est construite en 1860. Elle présente la particularité de comporter, à l'étage du corps central, un salon aménagé pour l‘empereur Napoléon III qui aimait s'y arrêter. L'architecture de 1860 met en exergue la fonction de rendez-vous de chasse, en centrant l'effet décoratif de la maison sur l'escalier et surtout sur le balcon, tandis que le logement du garde est rejeté à l'arrière. De nombreux documents représentent la duchesse d'Uzès saluant la foule du balcon, ou encore le cerf traqué à proximité, dans l'étang de la Tour.
Route de chasse
Une ancienne route de chasse traverse la commune dans la plaine agricole. Elle témoigne des activités cynégétiques passées et d'une emprise royale sur le territoire. Si elle existe encore aujourd'hui, son tracé est difficile à suivre en dehors du Parc naturel régional, compte tenu de l'urbanisation. Cette route reliait le massif forestier de Rambouillet au château de Saint-Hubert. Celui-ci, construit par Louis XV mais détruit à la Révolution, était situé au bord de l'étang du même nom, dernier de la chaîne des Etangs de Hollande.
Remises de chasse
Dès la fin de l'Ancien Régime, des bosquets ont été plantés par l'homme sur les plateaux, à des fins cynégétiques. A la fin du XIXe siècle, le territoire appartenait à la famille des Rothschild qui entretenait ce paysage favorable au gibier. Sous forme de longues lanières, ces remises sont des petits bois qui servent de refuge à la faune, notamment le chevreuil, qui traverse la plaine agricole. Nombreuses, elles fractionnent l'espace agricole et ont un impact paysager important, témoignant des pratiques d'un territoire longtemps lié à la chasse.
Domaine de la famille Carrey
Au cœur du village, un domaine qui a appartenu pendant de longues années à la famille Carrey, anciens maires de Vieille-Eglise, est planté d'arbres remarquables, comme le séquoia, et parcouru d'allées à l'anglaise. Les grands bâtiments qui constituent ces propriétés contrastent par leurs dimensions imposantes et la régularité des façades avec l'habitat rural du village.
Dans une prairie, à l'entrée sud du bourg, se dresse un vieux Cormier, exceptionnel par sa taille. Cette espèce d'arbre, voisine du Sorbier des oiseleurs, originaire de la région méditerranéenne, est exceptionnelle dans le Parc naturel régional où elle ne trouve guère de conditions de sol ni de climat favorables. Autrefois planté dans les vergers, le Cormier s'est raréfié du fait de la difficulté de le reproduire en culture. Ses fruits, les cormes, ressemblent à de petites poires. Consommables lorsqu'elles sont mûres, de saveur douce et astringente, elles étaient autrefois appréciées après les premières gelées, blettes et cuites en marmelade, séchées en décoction ou transformées en vinaigre, eau de vie ou liqueur.
L'étang de la Tour et l'étang de la Grenouillère, dit aussi étang Neuf, sont d'un intérêt écologique important. Ce dernier est situé au milieu de la Forêt Verte et offre des eaux de bonne qualité. Sur ses berges au sol acide, des plantes rares se développent, comme le Myosotis cespiteux ou la Callitriche à crochets. Aux abords de l'étang de la Tour, les friches humides à grandes herbes et les roselières accueillent plusieurs espèces d'oiseaux de marais comme le Bruant des roseaux, le Grèbe huppé et le Héron cendré.
La grande rigole, où viennent s'abreuver de grands animaux (cerfs, chevreuils, sangliers), constitue un lieu apprécié de la Grenouille verte. Les chauves-souris, quant à elles, préfèrent l'obscurité de l'aqueduc souterrain.
Sous Louis XIV, de grands travaux ont été effectués pour amener l'eau nécessaire aux réjouissances versaillaises. De 1675 à 1685, l'abbé Picard met en place un vaste réseau d'étangs artificiels, de rigoles et d'aqueducs, qui permet la collecte des eaux de pluie et le drainage des plateaux situés à l'ouest et au sud-ouest de Versailles. Ce réseau permettait, outre l'alimentation en eau du parc de Versailles, la mise en culture de milliers d'hectares jusqu'alors incultes et marécageux.
L'étang de la Tour faisait partie de ce réseau et une rigole fut construite pour permettre le transit des eaux vers l'étang du Perray. Située dans la bande boisée séparant le village de la plaine de Clérambault, cette grande rigole emprunte, peu après sa sortie de l'étang de la Tour, un aqueduc souterrain de 660 mètres de long, passant sous la Place de l'aqueduc.
Boisée sur plus de la moitié des 960 hectares de son territoire, Vieille-Eglise comporte des forêts anciennes qui appartiennent au massif de Rambouillet, ancienne forêt d'Yveline, frontière du domaine des Carnutes. La Forêt Verte et les bois adjacents sont implantés sur un sol argilo-sableux, acide et humide, favorable au développement d'une végétation de landes. Parmi les espèces végétales les plus remarquables, il faut citer le Peucédan de France et la Lobélie brûlante qui affectionnent particulièrement les coupes forestières, les clairières et les bords de sentiers.
Mairie
21 route de l'Etang de la Tour
78125 Vieille Eglise
France