Mis à jour le 16 novembre 2022
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Les Oyas : de l'eau pour les plantes, avec moins d'arrosage

Le paillage commence à s'imposer comme la technique naturelle de bons sens pour protéger le sol de l'évaporation et nourrir les plantes. Mais en complément, d'autres solutions comme l'oya, déjà utilisée dans le sud du pays, peuvent s'avérer très précieuses dans notre région, avec la multiplication des épisodes climatiques extrêmes.

Article de Sophie Martineaud pour l'Echo du Parc n°80 (mai 2019)

"En périodes de canicule, qui surviennent de plus en plus souvent le paillage seul, ne suffit plus à protéger les plantes du dessèchement" explique Stéphane Loriot, animateur au Parc.

Pour s'adapter à ces changements la technique des oyas pourtant très ancienne, pourrait devenir une solution d'avenir. Ces pots d'irrigation enterrés ont été inventés en Chine il y a 4 000 ans et les Romains l'utilisaient aussi. Il s'agit de pots en terre cuite, en argile mi-poreuse, que l'on enterre dans le sol, le couvercle se trouvant en surface.

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schema oya

Irriguer et régénérer

"J'ai découvert l'oya avec Daniel Chollet, formateur en éco-jardinage ; il l'a adoptée dans son jardin expérimental sur le plateau de Cernay, où il teste toutes sortes de techniques innovantes et naturelles. " précise Stéphane.

L'économie d'eau et d'arrosage est optimale. La diffusion de l'eau est très lente. C'est la symbiose entre la plante et le sol qui détermine la vitesse de dispersion. La terre reste humide sous le paillage et grâce à la porosité de la poterie, l'eau se diffuse sur un rayon d'environ 1 mètre ou plus tout autour du pot. Il faut donc les placer à 1 m ou 1,5 m de distance et les remplir tous les 5 jours en période de sécheresse caniculaire. On estime qu'avec l'Oya on a besoin de 50 à 70% d'eau en moins par rapport à un arrosage classique, car il limite fortement les pertes liées à l'évaporation ou au ruissellement.

Fabriquer son oya

"On peut trouver de très belles oyas chez Oyas Environnement, fabriquées a la main, mais il est aussi facile de les bricoler soi-même" explique Stéphane.

On se procure en jardinerie des pots en terre cuite basiques, que l'on couvre avec la soucoupe du pot pour empêcher l'évaporation. ll est impératif d'obstruer le fond du pot avec un système étanche (chambre à air par exemple). Puis on enfouit les pots à 90% de leur hauteur. Durant l'hiver, on les couvre avec du paillage pour éviter que le gel ne les fasse éclater. Un pot peut ainsi tenir 10 ans dans le sol sans problème.

On peut utiliser les oyas pour les potagers, les vergers, les massifs de fleurs ou de plantes aromatiques, les jardinières et les bacs, mais aussi les arbres et les haies pouvant être fragilisées pendant les sècheresses. Pour les arbres, on place 2 oyas de 10 à 25 litres à 1,5 m du sujet.

Pour le potager et le maraîchage, la technique du paillage avec du BRF (Bois Raméal Fragmenté) reste un incontournable du jardinier : elles permettent de réduire de 50 à 70% le recours à l'arrosage, tout en réparant les sols fatigues. Ce couvert végétal attire aussi de nombreux micro-organismes et des lombrics qui vont décomposer cette matière, la digérer et la brasser et faciliter ainsi son absorption par les racines.

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Des paillages alternatifs

Mais on peut également utiliser une litière à base de simples coupes provenant du jardin. Sur le modèle d'une litière forestière, qui se décompose naturellement au fil du temps, on peut réaliser son propre paillage avec tout ce qui pousse dans son jardin : tonte, taille de haies, feuilles, lierre, ronces. On peut y ajouter des coques de noix ou encore des fougères qui apportent de la potasse. Un paillage avec du résineux broyé ou en coupe n'acidifie pas le sol et fonctionne également très bien. Il faut juste attendre avant de l'épandre que les aiguilles deviennent rousses. Ce type de paillage se décompose plus lentement et rend le sol plus équilibré.

"Tout ce qui sort du sol retourne au sol". "A moindre coût et de manière hédoniste, on devient acteur de de la préservation de l'humus et de l'eau" se réjouit Stéphane Loriot, deux ressources essentielles à préserver.

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