Habitat Participatif
Penser le logement autrement
L’habitat participatif permet de produire des logements abordables dans un contexte immobilier tendu où beaucoup de ménages ne peuvent se loger sur le Parc.
Penser le logement autrement
L’habitat participatif permet de produire des logements abordables dans un contexte immobilier tendu où beaucoup de ménages ne peuvent se loger sur le Parc.
Vous connaissez l’habitat individuel, le logement collectif traditionnel, mais connaissez-vous l’habitat participatif ? Au-delà des espaces privatifs qui restent préservés, c’est un mode de vie qui privilégie les relations de voisinage, avec des espaces intérieurs et extérieurs partagés, une gestion collective de l’habitat, etc. En trois exemples, comment habiter autrement…
Sur une parcelle quasi limitrophe du Parc, à La Verrière, la commune a mis à disposition un terrain de 4 000 m2 en plein coeur du village, rue de la Mare, comprenant un agréable plan d’eau pour élaborer un projet d’habitat participatif à dimension humaine et écologique. L’étude dénommée Tintamare a été lancée en 2014, le chantier devrait démarrer en 2017. Les futurs habitants (8 familles pour l’instant, 14 à 15 prévues à terme, il reste donc de la place !) réunis en ateliers travaillent ensemble sur la conception de leur habitat collectif, aidés par un cabinet conseil financé par la ville. Leur projet est également mené en harmonie avec les riverains déjà installés. La commune leur a simplement posé une consigne : prendre en compte la valorisation du site et de son environnement naturel, plan d’eau, espaces verts, arbres…
Rationalisation des coûts, mutualisation des espaces communs, conception de son logement en adéquation avec ses besoins et gestion collective pour vivre ensemble autrement, tel a été le programme qui se concrétise petit à petit pour ces familles heureuses de leur projet innovant et premier du genre dans les Yvelines !
Entretenir 1 000 m2 habitables n’est pas à la portée de tout citoyen, à moins de pouvoir entretenir également une armada de serviteurs et gens de maison. Christel Seiderer propriétaire avec ses deux enfants du château appelé “Louis XIII” à Rochefort-en-Yvelines a souhaité transformer sa magnifique demeure à travers un projet d’habitat participatif divisé en 7 lots et parties communes, tout en conservant un logement pour elle-même et sa famille. Elle s’est adressée à Alain Poulet, coordinateur du collectif La Fabric des Colibris de Rambouillet et sa région (issu du mouvement Colibris fondé par Pierre Rabhi, l’un des pionniers de l’agroécologie, visant à favoriser les initiatives et les rencontres citoyennes dans un esprit humaniste et social).
Ensemble ils ont imaginé les espaces, les annexes (caves, écuries…) permettant de développer également un lieu de bien-être (yoga, méditation, projets artistiques…). Les 3 ha de terrain pourraient être propices à une petite activité agricole de permaculture.
« Lors de la présentation du projet, nous explique-t-il, 42 personnes étaient présentes et d’autres n’ayant pu venir voulaient une seconde visite ! Cela montre l’intérêt du public pour vivre ensemble ce mode d’habitat. Bien sûr, s’agissant d’un château, le projet peut paraître encore plus attrayant. Mais l’étude menée avec le maître d’oeuvre qui nous accompagne souligne quelques handicaps. Classé monument historique, les contraintes architecturales du bâtiment ajoutées à celles du PLU de la commune sont telles que le coût au mètre carré après travaux dépasse celui des logements du village. Or, l’habitat participatif vise plutôt l’inverse. Face à cette problématique, nous avons confié le projet à un promoteur spécialisé dans l’habitat participatif. Nous recherchons en parallèle une structure apte à porter le projet, tels par exemple un bailleur social, une institution… Nous sommes aussi contactés par des demandeurs souhaitant construire sur ce mode participatif des habitats écologiques passifs exemplaires et sommes en quête de terrains. »
À bon entendeur !
L’appellation “logement intergénérationnel” abrite un concept de cohabitation originale appelé à se développer. Il consiste à mettre en relation des jeunes entre 18 et 30 ans qui cherchent à se loger temporairement (moins d’un an, pour des études, un travail ponctuel, un stage, une formation…), et des personnes de plus de 50 ans qui disposent d’une chambre, d’un studio… avec l’envie mutuelle de partager et de s’entraider.
À deux pas du Parc, l’association Beynes en transition a ainsi créé 5 binômes depuis septembre 2014. Une expérience
encourageante que nous détaille Sylvie Boyer, responsable du projet. « La raison d’être de notre association est de développer du lien social et d’entreprendre des actions visant à économiser notre planète. Faire cohabiter sous un
même toit deux générations, jeunes et anciens, est une belle réponse à notre objectif. Nous rencontrons d’abord la personne senior pour mieux connaître ses choix, sa volonté… Puis nous recevons la personne jeune qui nous décrit ses affinités, ses souhaits. Ensuite nous les présentons l’un à l’autre. Cette rencontre est, sans aucun engagement, il faut voir si le binôme peut fonctionner. Nous sommes affiliés au réseau COSI (Cohabitation solidaire intergénérationnelle), structure par laquelle nous bénéficions d’expériences partagées, d’un cadre juridique, d’une charte… Nous proposons deux types de contrat. Soit le senior met à disposition une chambre et le jeune lui paye une indemnité dont le montant est très inférieur à un loyer, soit le propriétaire dont l’autonomie est réduite, recherche une présence rassurante, parfois un coup de main pour une petite course, partager un dîner, regarder ensemble la télévision… dans ce cas le logement est gratuit. L’une des personnes accueillantes, sans la présence d’un jeune, serait partie en maison de retraite. Elle est aujourd’hui heureuse de pouvoir rester chez elle grâce à ce service. Notre association reste à l’écoute et suit le binôme, prêt à l’aider à résoudre tout problème éventuel.
Nous venons de recevoir la Palme du lien intergénérationnel, un concours national qui va nous permettre de bénéficier d’un plan de communication offert par des étudiants de Bordeaux partenaires de l’opération ! Nous sommes trois bénévoles, cela nous aidera mais nous ne pouvons répondre à davantage de demandes. Nous souhaiterions d’ailleurs avoir des relais sur le territoire du Parc, si des personnes sont intéressées, elles peuvent me contacter ! (sylvie.boyer11@free.fr) »
Verger de Sylvestre à Palaiseau - Architectes : VPBA et Francois Gengembre
Dans un projet d’habitat participatif, construire, rénover, adapter, entretenir deviennent des actes, des décisions et des responsabilités communes à un ensemble de 5 à 20 citoyens associés dans le cadre d’une accession à la propriété, au sein d’un habitat groupé de qualité. Il s’agit d’une gestion sous forme de coopérative d’habitants qui partagent des valeurs communes : solidarité, mixité sociale, écologie. Les modalités pratiques sont donc définies ensemble : préfère-t-on réaliser certains travaux et les finitions en auto-construction ? Que retient-on comme espaces partagés (salle de réunion, de jeux pour les enfants, bureau ou atelier de travail, jardin, buanderie, chambres d’amis…) ?
Comment les gère-t-on ? Organise-t-on des services entre nous (garde d’enfants, covoiturage, voiture partagée…) ? À chaque groupe d’établir ses attentes et ses choix, bien loin des logements standardisés ! Ouvert à tous, ce mode de production de l’habitat séduit de plus en plus de futurs habitants, quels que soient leur milieu social et leurs ressources. Un critère à ne pas négliger : il faut être patient ! La constitution d’un groupe qui s’apprête à vivre le même projet et mener celui-ci à terme (définition et accord commun, recherche de terrain et construction, ou rénovation d’un bâti existant, permis…) peut s’étaler sur plusieurs années.
Il est généralement moins élevé de 10 à 30 % par rapport à un logement classique, notamment grâce aux espaces communs et à la mutualisation de certaines charges ou services. Il nécessitera cependant un investissement en temps plus conséquent. L’habitat participatif est désormais encadré et officialisé par un article de loi (mars 2014).
Des associations citoyennes et des opérateurs se spécialisent depuis peu dans cette démarche. Ils mutualisent offres et demandes et accompagnent les études de faisabilité.
Pour plus d’informations :