Recettes plantes sauvages
par Stéphane Loriot
Soupe d'ortie et velouté de trèfles
par Stéphane Loriot
Soupe d'ortie et velouté de trèfles
Cette recette avec ce légume de demain est aussi élémentaire que rapide.
La Mauve, gracile, vivace, rustique, ayant très bien résisté à la sècheresse est savoureuse et quasiment autant énergétique que l’Ortie. Symbole à la fois de la douceur gustative et de la puissance nutritionnelle, elle mérite toute sa place dans les jardins, massifs et potagers.
(*) Mucilage ; substance devenant visqueuse au contact de l’eau permettant d’épaissir les préparations.
Cette espèce de Mauve est la plus commune. Elle foisonne moins que l’Ortie, le Pissenlit et la Berce et pour autant, lorsqu’elle se plait, les cueillettes peuvent être abondantes sans nuire à la ressource.
Ce velouté à 95% sauvage, comme les veloutés d’Ortie, de Pariétaire ou de Trèfle permet de s’affranchir de la pomme de terre et de la crème fraiche. La proportion d’huile d’olive sera moindre car la Mauve contient des mucilages (*). A l’image de l’Ortie, la Mauve est également riche en protéines.
Mauve sylvestre (Malva sylvestris)
Pendant les périodes de canicule, ce menu pouvant paraitre frugal est idéal car très consistant et tonique…
Cette recette simple, rafraîchissante, réalisable quasiment toute l’année et répertoriée au début du Moyen-Age, s’adapte bien en remplaçant la Coriandre par le Pissenlit, la Menthe et le Concombre.
Si l’amertume du Pissenlit vous semble trop prononcée, choisissez plutôt des feuilles plus jeunes en proportion moindre, sachant qu’au fil du temps vous passerez à l’inverse…
A la période médiévale, les cours d’eau sont souvent organiquement pollués et impropres à la consommation si l’eau n’a pas été bouillie. L’eau pure des puits et des sources n’étant accessible que pour la Noblesse laïque et ecclésiastique, le vin constitue donc ce jus de fruit emblématique non pollué, omniprésent au quotidien pour toutes les strates sociales, permettant de ne pas souffrir notamment de la dysenterie. Le breuvage étant stocké depuis les Celtes dans des fûts en chêne contenant ce fameux tanin astringent (*), il permet d’éviter le pire avec cette maladie très répandue qu’est la dysenterie.
Le roi Dagobert avec son transit fragilisé par exemple n’a jamais mis sa culotte à l’envers, il revenait souvent des latrines à la hâte mal fagoté, soucieux de participer aux réunions importantes avec les Grands. Le vin est préparé avec des épices pour les puissants, ou avec des plantes aromatiques médicinales pour les humbles. La préparation du vin blanc de Sauge (Salvia. officinalis) est une recette typique de l’époque, réputée pour ces vertus hautement médicinales. Les feuilles de Bouleau en infusion, classées aujourd’hui comme dépuratives (*), diurétiques (*) puissantes et anti cellulite efficaces, s’adaptent volontiers avec la recette des vins « herbés » médiévaux.
La saveur acide amère prononcée de ce breuvage est typiquement sauvage et reste évidemment longtemps en bouche.
(*) Astringent ; qui resserre les tissus internes et externes
(*) Dépuratives ; favorise l’élimination des toxines
(*) Diurétiques ; favorise la production des urines
Cette recette à 95% sauvage permet de s’affranchir des pommes de terre et de la crème fraiche pour une onctuosité plus délicate grâce à l’huile d’olive.
Consommé depuis la préhistoire et plante cultivée de demain, cet alicament de premier ordre aux qualités nutritionnelles exceptionnelles surclasse le soja et la viande.
Rééquilibrante, comblant la plupart des carences alimentaires et pouvant se récolter pendant 10 mois, l’Ortie peut bien se permettre de nous piquer un peu…
Le velouté sera meilleur réchauffé et peux se conserver 2 jours au réfrigérateur.
A l’image de l’Ortie, cette légumineuse très nourrissante, notamment en protéines complètes, peut se récolter selon les espèces, au moins pendant 10 mois.
Cette plante de survie très commune, sachant que tous les Trèfles sont comestibles, est en plus très gustative. Les rosettes (), suite à des fauches, se régénèrent rapidement pour des récoltes rapides successives. La recette à 95 % sauvage est identique à celle de l’Ortie (voir la recette du velouté d’Ortie).
La pomme de terre et la crème fraiche ne sont vraiment pas nécessaires car ces deux ingrédients étoufferaient la saveur subtile de cette plante fourragère, accommodable pour l’homme (voir la recette du taboulé de Trèfle).
Cette recette délicieuse est idéale pour séduire les palais débutants, la fameuse amertume sauvage étant moindre que la puissante Ortie.
La recette chinoise bien connue des nouilles sautées aux légumes s’adapte volontiers avec notre légume sauvage.Cette recette un peu longue est néanmoins facile et vaut le détour… En cette fin novembre, le Pissenlit est magnifique avec des feuilles vigoureuses de 20 cm, non piquées.
Une trentaine ou plus de grandes belles feuilles coupées à 1 cm, une vingtaine de feuilles de Menthe suaveolens (Menthe duveteuses à feuilles rondes) coupées à 3 mm, un bon quart de concombre avec la peau coupé en dés de 5 mm, une demi carotte avec la peau en julienne (5 cm de long, 2 ou 3 mm de cotés) 5 champignons de Paris coupés en dés de 1 cm ou en lamelles de 3 mm de large, une gousse d’ail coupée à 2 mm, deux cuillères à soupe d’huile d’olive, une cuillère à soupe d’huile de sésame, une cuillère à soupe de vinaigre de cidre, un demi citron pressé, fleur de sel, colombo, piment des oiseaux en poudre, 150 g de spaghettis cassées en deux.
Ce plat léger, est sans surprise très nourrissant et tonique. Cette recette s’adapte bien sûr avec les jeunes feuilles de Berce de 15 à 20 cm.