Saint-Rémy-les-Chevreuse
Commune de Saint-Rémy-les-Chevreuse : histoire, patrimoine et paysages
Commune de Saint-Rémy-les-Chevreuse : histoire, patrimoine et paysages
A la confluence des vallées de l’Yvette, du Rhodon et du ru de Montabé, dans un cadre préservé entouré de verdure, Saint-Rémy-lès-Chevreuse marque l’entrée du Parc naturel régional. En quittant la gare, le paysage s’ouvre sur les prairies de Coubertin, pâturées par des vaches laitières, et plonge le promeneur dans la campagne.
Le riche patrimoine religieux de la commune est complété par un important héritage du XIXe siècle : de nombreux châteaux et de grandes villas en meulière du début du siècle témoignent de l’intérêt porté par la bourgeoisie à ce lieu de villégiature.
Le village, avec ses sentes, les lavoirs, les rues animées de commerces et la richesse associative, conserve une allure de bourg semi-rural, semi-urbain.
Petite ville active attachée à ses racines mais aussi tournée vers la modernité, avec le nouveau marché et l’Espace Jean Racine, Saint-Rémy cultive son image de ville à la campagne.
Deux paroisses sont à l’origine du village : une première dont l’église dédiée à saint Rémi datant du XIe siècle est située en centre-bourg, et une seconde pour laquelle fut fondé, au XIIe siècle, le Prieuré de Saint-Paul des Aulnayes, aujourd’hui disparu. Par la suite, la commune fut le berceau, de 1577 à 1974, de la famille de Coubertin qui s’est principalement illustrée grâce à Pierre, le rénovateur des Jeux Olympiques.
Armoiries et définition héraldique : les secrets d’un blason
Les armoiries de la ville de Saint-Rémy-lès-Chevreuse sont constituées de trois crosses d’argent sur fond d’azur, l’ensemble surmonté de trois tours crénelées.
Les 3 crosses ont pour origine :
La coquille a été empruntée aux armes de la famille Fredy qui les a reçues en 1477, avant l'achat du fief de Coubertin en 1577.
Les tours crénelées font référence au Château de la Madeleine (Chevreuse).
L’étude du blason a été confiée en 1960 par la municipalité à M. André PILTANT, architecte-décorateur et originaire de la commune.
La première mention écrite de Saint-Rémy remonte en 1070, dans l’acte de donation de notre église à l’Abbaye de Saint-Florent-de-Saumur. L’église était dédiée à saint Rémy (ou Rémi), qui fut évêque de Reims à l’époque mérovingienne et baptisa Clovis en 496.
En 1244, grâce à l’aspect agréable du site, un prieuré situé dans l’actuel parc de la Mairie fut appelé Beaulieu. La Paroisse prit alors le nom de “Saint-Rémy-de-Beaulieu-lez-Chevreuse”.
Par la suite, “lez”, signifiant “près de “, fut transformé en “lès”.
Chevreuse, commune voisine dont l’histoire est très liée à la nôtre, tient son nom du latin “caper” ou “capra” qui signifie “chèvre”, sans doute en raison des troupeaux qui paissaient sur ses coteaux.
Si le fief de Coubertin est attesté depuis le XIIe siècle, l'édifice actuel remonte à la fin du XVIIe siècle. Le prestige de cette demeure, à la sobre architecture classique, est rehaussé par la majesté de la triple allée de tilleuls centenaires qui mènent à la grille. Un long mur en pierre isole de la route le Jardin des Bronzes, aménagé dans un ancien verger par l'architecte Robert Auzelle, de 1979 à 1982. Un cèdre remarquable se dresse sur la pelouse du parc.
La Fondation de Coubertin, créée en 1973, a son siège au château de Coubertin où sont aussi conservées ses collections : sculptures et dessins de sculpteurs dont un important fonds Joseph Bernard. La Fondation accueille, sur son domaine, de jeunes ouvriers qui se perfectionnent dans ses ateliers de maîtrise -métallerie, menuiserie, taille de pierre, fonderie d'art- encadrés par les Compagnons du Devoir. Outre ces activités essentielles, la Fondation organise tous les ans, en automne, une exposition de sculptures dans sa galerie et dans le Jardin des Bronzes.
En limite de l'urbanisation, le manoir du Rhodon, propriété privée, date du XVIIe siècle. Les deux tours rondes qui flanquent le bâtiment allient la brique à la pierre, rappelant ainsi la polychromie des châteaux de style Louis XIII. Quant au colombier, symbole de prestige, d'autorité et de richesse, il témoigne d'une ancienne demeure seigneuriale.
Saint-Rémy comporte un riche patrimoine de châteaux reconstruits au XIXe siècle sur les vestiges de châteaux antérieurs. C'est le cas du château de Vaugien (image 064) élevé à la place d'un édifice du XVIIIe siècle, lui-même bâti à l'emplacement d'un manoir féodal. Les majestueux platanes plantés en hémicycle ponctuent l'entrée du parc à l'anglaise qui a succédé aux jardins réguliers du XVIIe siècle.
Au nord de la commune, les châteaux de Beauplan et de Chevincourt datent également du XIXe siècle. Il ne reste que des vestiges de ces domaines, occupés par de grandes entreprises françaises. Toutefois, proche de Vaugien, le domaine du Petit Chevincourt, bien que plus modeste que les précédents, évoque les grandes demeures de cette époque.
Moulins
Il existait sept moulins sur le territoire de Saint-Rémy dont trois subsistent encore aujourd'hui après avoir été transformés : le moulin de Vaugien, situé sur l'Yvette, était primitivement un moulin à grains avant de connaître plusieurs usages industriels. Egalement sur l'Yvette, le moulin des Clayes signale sa présence par de hauts conifères ; moulin à tan au XIXe siècle, il est transformé en usine d'effilochage de laine vers 1892. Enfin, le moulin du Rhodon, transformé en entreprise piscicole, aurait cessé de fonctionner à la fin du XIXe siècle.
Blanchisserie de Courcelle
A l'extrémité de Saint-Rémy, au lieu-dit la Malmousse, une cheminée en briques rappelle la présence de l'ancienne blanchisserie de Courcelle. Construite en 1874, elle a fonctionné jusqu'en 1945 et témoigne d'une activité industrielle développée le long des rivières, avant la réalisation de l'adduction d'eau.
Lavoirs
Saint-Rémy compte de nombreux lavoirs, sur le Rhodon et sur l'Yvette. Ils se sont développés au XIXe siècle avec les progrès de l'hygiène. Typiques des lavoirs sur rivière, ils sont aujourd'hui en cours de restauration et occupent une place importante dans la mémoire collective.
Eglise Saint-Rémi
La construction initiale d'une église remonte au XIe siècle. Primitivement orientée, elle a été retournée avant 1750 et s'ouvre désormais sur la rue. Un proche voisin, Charles Frédy de Coubertin, décore, en 1863, le chœur d'un ensemble original : anges au sgraffite et médaillons de lave, entourant une copie d'une Vierge de Murillo. Le clocher marque la confluence des trois vallées (Yvette, Rhodon et Montabé) et constitue un point de repère dans le paysage.
La mairie est actuellement située dans une belle demeure du XIXe siècle, construite par Majorelle, secrétaire du roi d'Egypte. Elle est bâtie sur les caves de l'ancien prieuré de Sainte-Avoye, désaffecté à la fin du XVIIIe siècle tandis que logis et chapelle sont détruits vers 1840. En retrait par rapport à la voie de circulation, la mairie est entourée d'un parc paysager qui s'étend jusqu'aux berges de l'Yvette.
Prieuré Saint-Paul des Aulnayes
Le domaine Saint-Paul est construit sur les rares vestiges du prieuré Saint-Paul des Aulnayes, fondé au XIIe siècle par les chanoines de l'abbaye de Saint-Victor à Paris. Au XIXe siècle, un château est érigé dans le parc. Honoré Ditte, le propriétaire, reçoit à Saint-Paul de nombreux artistes dont Victor Hugo, George Sand, Gustave Moreau ou Léo Delibes. Le château est rasé en 1936 et le domaine Saint-Paul abrite aujourd'hui le Centre de Recherches du Bâtiment et des Travaux Publics.
Ecole
Les bâtiments de l'ancienne mairie-école, maintenant école primaire Jean-Jaurès, ont été construits en 1880 par l'architecte Charles Brouty, avec une prédominance des matériaux locaux de l'époque : la meulière et la brique. Cette dernière occupe un rôle prépondérant car elle structure la façade et assure le décor. Les tilleuls et marronniers taillés en marquise devant la longue façade symétrique témoignent du passé républicain de l'édifice.
Le cœur urbain
Les maisons traditionnelles du centre bourg présentent des décors fréquents au XIXe siècle, comme le rocaillage. Cet enduit artisanal est très présent rue Victor Hugo. Un peu à l'écart du centre, la gare RER est un lieu de passage quotidien pour de nombreux habitants. La ligne de Paris à Limours fut ouverte en 1867 puis électrifiée en 1938 tandis que la section de Saint-Rémy-Limours était fermée pendant la guerre. Non loin du RER, le nouveau marché et l'espace Jean Racine sont des lieux de vie tournés vers la modernité et la convivialité.
Les extensions pavillonnaires
Les lotissements indiquent les phases successives d'urbanisation : Moc-Souris se caractérise par des villas pittoresques de la fin du XIXe siècle, avec des rues non goudronnées plantées d'arbres en alignement. Beauséjour, dont l'origine remonte à 1925-1930, rassemble de nombreux types de constructions. Les villas en meulière près du lac et le restaurant donnent un air de villégiature à ce quartier. Les lotissements de Rhodon et de Beauplan ont remplaçé les jardins ouvriers de l'entre-deux-guerres.
Pont sur l'Yvette à Vaugien
Récemment restauré, le pont sur l'Yvette face au château de Vaugien date de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Il conserve ses assises sur de vieilles fondations en bois.
Manoir ou ferme d'Aigrefoin
Transformé en Centre d'Aide par le Travail (C.A.T.), le manoir d'Aigrefoin est une ancienne ferme fortifiée. Les douves constituent un milieu humide intéressant où se reproduisent quelques amphibiens peu représentés dans le Parc. Les activités horticoles développées par la ferme permettent de préserver le paysage alentour.
L'unique ferme en activité sur la commune pratique l'élevage bovin, caprin et avicole. Soixante vaches laitières et vingt chèvres fournissent le lait nécessaire à la fabrication de fromages et de produits laitiers tandis que l'activité avicole produit œufs et volailles, le tout pour la vente directe à la ferme.
A Saint-Rémy, la forêt occupe 35% du territoire de la commune et marque fortement le paysage. Les sous-bois se colorent au printemps des floraisons de l'Anémone des bois, du Lamier jaune et de la Jacinthe des bois.
Mares de la plaine de Chevincourt
Une grande partie des mares de plateau du Parc naturel régional ayant été comblées ces quarante dernières années, les six mares de la plaine de Chevincourt constituent un patrimoine naturel devenu rare. Elles abritent une faune et une flore aquatiques remarquables : plusieurs espèces d'amphibiens se reproduisent dans ces points d'eau, comme le Triton crêté, la Grenouille agile ou la Rainette verte.
Zone humide
Le long de l'Yvette, une Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (Z.N.I.E.F.F.) s'étend jusqu'à Courcelle, comprenant l'étang communal de Vaugien. De même, les prairies humides de Coubertin, le long de l'Yvette, présentent un intérêt écologique certain, abritant des espèces végétales rares comme le Brome en grappe ou la Dorine à feuilles opposées, ainsi que des espèces animales peu communes comme le Tarier pâtre, petit oiseau passereau, ou plus répandues comme le Faucon crécerelle.
Mairie
2, rue Victor Hugo
78470 Saint-Rémy-lès-Chevreuse
France